C'est la fin des haricots ! Enfin... c'est la fin des haricots pendant toute la saison estivale.
Cette année, dans mon potager ultra-exposé au soleil de la Drôme Provençale, j'ai changé mon approche pour lui apporter plus d'ombre.
En effet, après une année complète de jardinage, j'avais constaté que mes tomates prenaient des coups de soleil, ne se développaient pas aussi bien qu'elles auraient dû, que, canicule après canicule, l'essentiel des légumes ne poussaient pas bien et ne produisaient que trop peu, ou, parfois, des légumes à moitié desséchés.
Au-delà du changement de région, puisque je viens d'une région sous influence océanique tempérée, dans l'ouest de la France (Poitou, Anjou...), il est aussi question du réchauffement climatique qui aggrave les caractéristiques classiques du climat méditerranéen.
À terme, je cherche à faire de l'ombre sur mon potager à la saison la plus ensoleillée avec des vignes qui courraient à un peu plus de 2 m de hauteur espacées de 2 mètres à peu près ce qui ferait un ombrage intermittent sur les cultures implantées dessous. Comme les vignes implantées ne seront de taille suffisante que l'année prochaine, cette année, j'ai voulu planter des haricots grimpants pour palier à ce manque.
Mais si j'ai bien pris en compte le côté grimpant et touffu de haricots pour faire de l'ombre, j'ai surévalué l'effet rafraîchissant de l'ombrage des haricots. En effet, les haricots ne se développent bien qu'entre 16 et 25 °C et au-delà de 30°C ils ont du mal à produire des fleurs. Je me retrouve donc avec des haricots qui ont stoppé l'essentiel de leur croissance début juillet et qui ne produisent pas de haricots. En faisant grimper la haricot, j'espérais que la température baisserait suffisamment pour que les haricots soient productifs tout de même.
C'était une erreur car, cet été, 9 jours sur 10 ont connu des températures entre 30 et 38°C.
L'ombre apportée n'a pas abaissé suffisamment la température au niveau du sol.
Mais ce n'est pas un échec complet. En effet, les cultures dessous ont bénéficié de l'ombre. J'ai récolté plus de tomates, de carottes, de panais, de betteraves rouges, de concombres, de poivrons, d'aubergines, de basilic que l'année précédente et tout est plus beau. J'arrive même à faire pousser des salades dans les lieux les plus ombragés.
Toujours est-il que l'année prochaine, si les vignes n'ont pas assez poussé, j'opterai pour une autre plante grimpante pour faire de l'ombre. Je pense que la chayotte, même si ce n'est pas mon légume préféré, fera très bien l'affaire.
Et pour les haricots grimpants, je ferai comme il y a deux ans, je les sèmerai fin juillet pour avoir de belles récoltes à partir de septembre, période de l'année où les températures sont plus fraîches et mieux adaptées aux besoins physiologiques du haricot.
Ce retour d'expérience nous rappelle que le réchauffement climatique est bel et bien une réalité et que cette réalité a des impacts non négligeables au potager. Continuer à faire son potager demande déjà au jardinier de d'adapter ses pratiques. Et il est plus que probable que les années et décennies à venir vont, au delà de modifier la manière de les cultiver, nous demander d'abandonner certaines cultures "traditionnelles" pour en adopter de nouvelles.
Cela dit, cela fait des millions d'années que nous nous adaptons aux contraintes de notre milieu, on devrait y arriver cette fois encore..
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